L’électricité produite en France par des centrales nucléaires, c’est la condition même pour qu’on puisse avoir des énergies renouvelables ; le photovoltaïque et l’éolien sont des énergies intermittentes qui ne permettent pas d’assurer une continuité d’approvisionnement sur le réseau. Les données chiffrées sont têtues. L’énergie solaire trouvera un remarquable essor avec des installations sur des surfaces déjà artificialisées et sans nuire, tandis que l’énergie du vent, avec le mitage de nos territoires ruraux, poursuit son fort développement au mépris de l’avis des populations riveraines et des élus locaux concernés. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont poussé à voter contre le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, en ce début d’année.
Il est urgent de relancer le nucléaire en France pour trois raisons. La première, face à la triste actualité qu’on subit, nous devons garantir la souveraineté énergétique de la France. Contrairement aux énergies renouvelables, le nucléaire est pilotable, il permet de produire la quantité dont on a besoin.
Ensuite, pour parvenir à notre objectif de neutralité carbone d’ici 2050, il est indispensable de permettre l’électrification des usages et de décarboner notre mix énergétique. Cela doit se faire en assurant le remplacement de la majorité des installations composant le parc de production d’électricité actuel. De nouveaux réacteurs nucléaires sont indispensables pour y parvenir.
Enfin, il est fondamental de moderniser notre parc nucléaire vieillissant. Deux tiers de nos 56 réacteurs ont atteint une durée de vie de 31 ans et l’âge moyen des réacteurs les plus récents ont 15 ans. Leur durée de vie ne pourra être indéfiniment prolongée. Nous allons collectivement mettre fin à plusieurs décennies d’inertie des gouvernements successifs sur ce sujet.
Le projet de loi visant à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaire est une opportunité pour les territoires qui accueillent déjà un centre nucléaire de production d’électricité. À ce titre, je ne peux que me réjouir que le site de Penly ait été l’un des premiers désignés par le président de la République pour accueillir deux nouveaux réacteurs. Les entreprises se préparent pour ce grand chantier et l’exploitant pourra compter sur le savoir-faire et l’expertise de ces équipes seinomarines basées à Penly et à Paluel, 1er employeur de ma circonscription.
Notre parc nucléaire permet à la France de faire partie des pays européens aux émissions de CO2 les plus basses. Nous n’avons pas de leçon à recevoir de nos voisins : l’Allemagne, qui a fermé ses centrales nucléaires pour tout miser sur les énergies renouvelables – en particulier sur l’éolien – est l’une des plus grosses souffleries de gaz à effet de serre du continent ; la moitié de l’électricité est produite outre-Rhin par du charbon soit 10,1 tonnes de CO2.
Face à ces défis, il est de notre devoir d’assurer pour les Français et les générations futures une production d’électricité fiable et décarbonée. Le nucléaire est assurément l’une des meilleures réponses.
Tribune publiée le 25 mars 2023 dans la revue du Trombinoscope