“Je ne suis pas hostile au développement des énergies renouvelables, mais j’estime que ce projet de loi offre trop d’avantages à la filière des éoliennes et manque d’ambitions sur d’autres sources d’énergie décarbonée plus pertinentes”.
Après plusieurs heures de débat en fin d’année 2022, le texte du projet de loi visant à accélérer la production d’énergies renouvelables a été présenté, mardi 10 janvier 2023 à l’Assemblée nationale, pour un vote en séance et à scrutin public. J’ai voté « contre » ce texte.
Trop d’avantages à la filière des éoliennes
Je ne suis pas hostile au développement des énergies renouvelables, mais j’estime que ce projet de loi offre trop d’avantages à la filière des éoliennes et manque d’ambitions sur d’autres sources d’énergie décarbonée plus pertinentes. Député d’un territoire mité par les éoliennes qui défigurent les paysages et apportent des nuisances aux riverains, j’ai tout naturellement tenu son engagement d’être pragmatique sur ce sujet, en prenant en compte les avis, les ressentis, les expériences et les colères des habitants de la 10e circonscription de la Seine-Maritime.
Des amendements coconstruits avec des citoyens
Pendant l’examen de ce texte, j’ai présenté plusieurs amendements pour mieux encadrer le déploiement des éoliennes terrestres. Ils ont été réfléchis et coconstruits avec des citoyens de ma circonscription. Par exemple, nous avons travaillé sur l’acceptabilité en proposant une distance minimale entre les éoliennes et les premières habitations d’au-moins 1000 mètres au lieu des 500 mètres actuellement ; nous avons aussi déterminé un périmètre qui nous semblait pertinent autour des monuments classés historiques, avec une distance minimale de 3 kilomètres ; ou encore de demander l’avis des habitants des communes concernées par les implantations d’éoliennes par un référendum local, afin de ne pas faire porter aux élus locaux seuls les décisions et les mises en œuvre des politiques nationales énergétiques.
Lorsque j’ai défendu ces amendements dans l’hémicycle, je n’ai pu que regretter l’absence de réponse de la part du Gouvernement et un manque de soutien de ses collègues y compris par ceux qui ont fait campagne dans les territoires ruraux sur la seule question de la problématique des éoliennes.
La Seine-Maritime, un territoire mité par les éoliennes
Depuis deux décennies, le département de la Seine-Maritime est mité par les éoliennes. Elles poussent en pays de Caux et de Bray au mépris de l’avis de habitants et parfois de celui des élus locaux. Rien que dans la 10e circonscription, en 2017, il y avait 33 éoliennes en service réparties sur 7 centrales. A ce jour, on dénombre 62 éoliennes réparties sur 12 centrales. En outre, 21 nouvelles éoliennes réparties sur 4 centrales sont autorisées par l’Administration et 18 projets de centrales sont en cours de procédure pour environ 80 éoliennes supplémentaires !
La ruralité doit être respectée
Il est grand temps de mettre un coup de frein à tous ces projets. Malheureusement, cette loi qui vient d’être votée par 286 voix contre 238 n’est pas de nature à nous rassurer et permettre aux habitants de retrouver de la sérénité. C’est dommage que la ruralité ne soit pas entendue, il ne faut pas s’étonner dans ces conditions que les électeurs se radicalisent.